Chamalloux de Lee Gee-Eun, Les Fourmis Rouges, 2025

Un nuage de douceur dans un monde de brutes
Imaginez un village douillet, un petit cocon sucré où tout est moelleux, tendre et rassurant. Voilà l’univers des Chamalloux, d’adorables créatures toutes en rondeur qui vivent en harmonie, bien à l’abri du monde extérieur.
Mais l’équilibre est fragile… Un jour, un monstre gigantesque et poilu surgit de nulle part. Il ne parle pas leur langue, il ne leur ressemble pas… Et forcément, il fait peur.
Avec une simplicité désarmante, Lee Gee-Eun explore ici la peur de l’inconnu, cette crispation instinctive qui pousse à se refermer au lieu d’accueillir. À travers un texte minimaliste et des illustrations d’une douceur cotonneuse, l’autrice nous emmène dans un voyage où les couleurs et les formes racontent autant que les mots.
Mais sous cette apparente douceur, il y a une belle leçon d’humanité. L’histoire, qui pourrait sembler naïve, résonne pourtant avec des problématiques bien réelles : le rejet de l’étranger, la peur irrationnelle de ce qui est différent, et surtout, la capacité à dépasser ces barrières pour construire quelque chose de plus grand. C’est dans l’interaction, dans la rencontre, que les Chamalloux vont apprendre à voir autrement.
Récompensé à la Foire du livre jeunesse de Bologne, Chamalloux est un petit bijou d’intelligence et de tendresse. Un album à mettre entre toutes les mains, des plus petites aux plus grandes, parce que, franchement, un peu plus de douceur dans ce monde ne ferait de mal à personne.
