La rencontre de Victor Hussenot, La Joie de Lire, 2025
Parler d’amour en littérature jeunesse, c’est un défi. Trop de mots, et l’émotion se dilue. Pas assez, et le message se perd. Victor Hussenot, lui, choisit une approche totalement différente : il raconte une histoire sans mots, où tout passe par la couleur, le mouvement et la poésie visuelle. Avec La Rencontre, publié chez La Joie de Lire, il nous plonge dans une aventure aussi intime qu’universelle : celle de deux âmes qui se trouvent, s’apprivoisent et s’aiment.
Dès la première page, on est frappé par l’esthétique épurée mais incroyablement expressive du livre. Deux personnages, représentés par des formes fluides et des teintes distinctes, évoluent dans un monde abstrait qui se transforme au gré de leur relation. Chacun avance dans sa propre direction, jusqu’au moment où leurs chemins se croisent. Et là, tout change.
L’album joue avec les couleurs et les formes pour traduire les émotions qui naissent entre eux. D’abord la surprise, l’attirance, la curiosité. Puis, l’harmonie, les jeux, le partage. À chaque double page, leur relation évolue : ils se cherchent, se trouvent, se perdent parfois, avant de mieux se retrouver. C’est une danse silencieuse, une explosion graphique où les sentiments prennent vie sous nos yeux.
Ce qui rend La Rencontre aussi puissant, c’est sa capacité à parler à tout le monde, sans jamais imposer une lecture unique. Enfants et adultes n’y verront pas forcément la même histoire, et c’est là toute la magie du livre. On peut y voir une histoire d’amour, une amitié profonde, ou même une métaphore de la rencontre entre deux univers opposés qui finissent par se compléter.
Avec cet album, Victor Hussenot ne raconte pas l’amour, il le fait ressentir. C’est un livre qu’on contemple autant qu’on lit, un voyage émotionnel à travers des formes qui dansent et des couleurs qui s’embrassent. Un bijou visuel, à découvrir et redécouvrir, tant chaque lecture révèle une nouvelle facette de cette rencontre si particulière.
Un album à mettre entre toutes les mains, pour rappeler que parfois, les plus belles histoires n’ont pas besoin de mots.
